Définition de FANFARON, ONNE
Prononciation : fan-fa-ron, ro-n'
DÉFINITIONS
1
Qui sonne la fanfare sur lui-même, qui exagère sa bravoure. Il est brave et fanfaron en même temps.En général, qui se vante trop, qui veut passer pour valoir plus qu'il ne vaut en effet. Il parle beaucoup de son mérite, il est fanfaron.
Ces petits messieurs sont fanfarons ; ils ont trop peu d'esprit pour s'apercevoir qu'on les raille, et trop bonne opinion d'eux-mêmes pour ne pas croire qu'on les aime
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Été des coquettes, sc. 8
D'accord, mais il a l'air un peu trop fanfaron
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Homm. sing. III, 3
Particulièrement, qui affecte une bravoure qu'il n'a pas.
Mais qui pourrait souffrir un âne fanfaron ?
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. II, 9
2
Il se dit des choses.Il publia cependant des relations fanfaronnes de cette expédition
de ANQUETIL dans Ligue, t. III, p. 81
3
Nature : nm et f Celui, celle qui se vante outre mesure de succès réels ou imaginaires.Le fanfaron travaille à ce qu'on dise de lui qu'il a bien fait
de Jean de LA BRUYÈRE dans II
Je ne sais si je n'en ai point fait en quelques endroits un fanfaron ; mais il est certain que c'était un héros
Du cerf prêt à forcer l'enceinte, Chasseur, tu fais le fanfaron
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Double chasse.
Celui qui se vante de qualités, d'un mérite qu'il n'a pas.
C'est un fanfaron de vertu, de doctrine et d'éloquence
Il ne s'est point passé d'année que quel qu'un de ces faux généreux et de ces francs fanfarons d'amitié ne m'ait manqué de parole
de Paul SCARRON dans Lett. Oeuv. t. I, p. 231, dans POUGENS
Ce ne sont point fanfarons de vertu
Le maréchal de Villars, fanfaron des qualités mêmes qu'il avait, traversant un jour la place dans un carrosse brillant, chargé de pages et de laquais, voulut tirer pour sa vanité quelque profit de son désintéressement
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Mém. Régence, Oeuv. t. VI, p. 40, dans POUGENS
Un fanfaron de vice, celui qui se vante d'être plus vicieux qu'il ne l'est en effet.
Savez-vous, dit-il [Louis XIV], ce que c'est que mon neveu [le duc d'Orléans] ? c'est un fanfaron de crimes
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Règne de Louis XIV, Oeuvr. t. v, p. 39
4
Sémantique : Particulièrement. Celui, celle qui fait parade de courage sans en avoir. Ce n'est qu'un fanfaron.Vous n'êtes qu'une fanfaronne, lui dit don Carlos
de Paul SCARRON dans Rom. com. I, 9
5
Fanfaron s'est dit pour ce que nous appelons aujourd'hui un muscadin.Quand un jeune frisé, relevé de moustache.... Ce fanfaron chez elle [une dame] eut de moi connaissance
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. VIII
ÉTYMOLOGIE
1
Fanfare ; espagn. fanfarron ; portug. fanfarrão ; ital. fanfano. Il y a dans l'espagnol farfante, fanfaron, dans le portugais farfalhar, faire le fanfaron, que les étymologistes tirent de l'arabe farfar, mal dire, être trompeur. Mais il n'est pas sûr que fanfaron et farfante soient le même mot.